En remettant en cause le terme de francophonie - toute littérature en français devrait être appelée francophone, sinon il n'y a pas lieu de maintenir une subdivision qui n'est pas exempte de jugements de valeur - l'écrivain Alain Mabanckou appelle de ses voeux une "littérature-monde" et pose la question de l'identité et de l'altérité à travers le langage. Il y a la langue d'origine et celle qu'on a apprise, parfois contre sa volonté, mais qui ensuite, comme le dit la poétesse Rita Mestokosho, "vit dans mes pensées quand le partage se fait sentir", résonne et prend sens si on la choisit. L'identité devient plurielle, valorisant un dialogue entre les cultures souvent lié à la migration et questionnant les enjeux et les modalités de l'écriture en français.
Le choix de la figure féminine permet de poser doublement la question de l'altérité et de la minorité à travers quelques personnages forts, qui tous refusent l'enfermement, la passivité et le dogmatisme, choisissant d'avancer et de progresser. C'est donc avec eux et à leur suite, en cherchant nous aussi à apprendre et à élargir notre regard de lecteurs, que nous effectuerons ce voyage.