Comment comprendre la laïcité près de 150 ans après l’invention du terme ? Pourquoi ce néologisme a-t-il contribué à insuffler une dynamique démocratique dans la mise en œuvre concrète de l’idéal républicain en France, notamment par le biais de l’école ? En quoi revenir aux fondements de ce projet politique et social peut-il permettre tout à la fois de comprendre un concept complexe et d’envisager son déploiement aujourd’hui, en réinscrivant la question sociale au cœur de la République ? Dans la période que nous sommes en train de vivre, la laïcité peut donner l’illusion, par l’omniprésence du terme et en dépit de multiples usages, d’être une référence commune. Comme s’il suffisait d’énoncer le mot pour imaginer qu’il est immédiatement compris. Or, même si le concept structure notre mode d’organisation politique depuis longtemps, il n’en reste pas moins qu’en dehors d’une intuition vague qui en garantit la valeur, il est loin d’être toujours compris. Nous verrons pourquoi comprendre la laïcité, c'est prendre au sérieux un principe pour ce qu’il signifie et indique du type de société politique que nous avons organisé à travers lui. Loin de nous restreindre aux sentences toutes faites, cela nous ouvre sur un horizon politique aux potentialités qui restent à développer.
Christophe Miqueu est maître de conférences en Philosophie à l'ESPE d'Aquitaine. En 2012 il est lauréat avec Gabriel Galice du prix de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon (prix obtenu par Rousseau en 1751 pour son Discours sur les sciences et les arts) pour le livre Penser la république, la guerre et la paix sur les traces de Jean-Jacques Rousseau.Il a publié plusieurs ouvrages consacrés à la philosophie politique.
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2014 : Bernard Graciannette, Christophe Miqueu et Jean Terrel (dir.), Harrington et le républicanisme à l’âge classique, Presses universitaires de Bordeaux, « Histoire des pensées ».
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2013 : Jean-François Dupeyron et Christophe Miqueu (dir.), Ethique et déontologie dans l’éducation nationale, Armand Colin, « Recherches », Paris.
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2012 : Gabriel Galice & Christophe Miqueu, Penser la République, la guerre et la paix sur les traces de Jean-Jacques Rousseau, Slatkine, Genève. Prix de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon.
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2012 : Christophe Miqueu, Spinoza, Locke et l’idée de citoyenneté. Une génération républicaine à l’aube des Lumières, Classiques Garnier, Paris.
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2010 : Hourya Bentouhami et Christophe Miqueu (dir.), Conflits et démocratie, L’Harmattan, « Pouvoirs comparés », Paris.
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2009 : Christophe Miqueu et Mason Chamie (dir.), Locke’s Political Liberty: Readings and Misreadings, Voltaire Foundation (SVEC), University of Oxford.