Université Populaire d'Évreux

En 1976, Foucault parlait déjà du biopouvoir, pouvoir de l’état sur la normalisation de la vie humaine. Qu’en est-il aujourd’hui ? Malgré l’institution de comités d’éthique pour encadrer la recherche et les innovations techniques (procréation assistée, clonage, régulation pharmaceutique du comportement, implants électroniques, nanotechnologies), la pression des industriels et des cliniques est si forte que le législateur avoue être dépassé. Dans les laboratoires, il est devenu impossible de séparer la recherche de ses applications, et les chercheurs ne peuvent plus invoquer la neutralité des connaissances. La terrible injonction du « Pourquoi pas ? », toujours justifiée par de bonnes intentions thérapeutiques, les entraîne plus loin qu’ils ne voudraient aller. Les enjeux économiques sont si grands et les questions apparemment tellement compliquées, qu’aucune autorité morale ou politique ne semble en mesure de s’imposer.Nous essaierons d’apporter un modeste éclairage philosophique pour y voir un peu plus clair dans cet imbroglio.