Le principe d’identité est le premier principe de la logique. Avec lui, dans la Grèce antique, c’est la raison qui fait son apparition. Ce principe, suivant lequel une chose est ce qu’elle est et que l’on peut écrire en termes mathématiques « A=A », est de prime abord si simple, si évident et si fondamental que l’on conçoit mal la possibilité même d’en discuter. Pourtant dès son origine, il va soulever une multitude de problèmes. Si l’être est ce qu’il est et ne peut pas être autre que ce qu’il est, comment alors penser le changement ? Comment penser l’autre de l’être, le multiple, la différence, si ce n’est en terme de non-être ? A travers ces questions, nécessairement un peu abstraites, c’est l’exigence d’unité et de cohérence, l’exigence de rationalité prédominante dans toute la pensée occidentale depuis Grèce antique qui sera ici interrogée.